Les éléments sculptés provenant de l’abbaye de Grandselve.

La sculpture.

Les chapiteaux des cloîtres.

Les cinquante chapiteaux attribuables aux cloîtres de Grandselve peuvent être classés en trois ensembles cohérents.

Série 1.

Une première série présente des corbeilles assez trapues, un large tailloir, des astragales en boudin très épais et accueillaient de fortes colonnettes de marbre de 16 cm de diamètre.

Série 2.

La deuxième série présente des corbeilles très élancées aux décors approchant une végétation au naturel, et affirmant leur goût pour les crochets gothiques. Leur tailloir est un simple bandeau lisse et très étroit. Leurs astragales sont minces et moulurés en amande et accueillaient de fines colonnettes de marbre de 12.5cm de diamètre. Ces deux séries sont datables du XIIIème siècle.

Série 3.

La dernière série en pierre calcaire, se caractérise par des dimensions rigoureusement identiques et par un décor d’une grande simplicité, réduit à très peu de choses, voire à rien du tout. D’un esprit très cistercien, que l’on retrouve à Sénanque, ces chapiteaux surmontaient des colonnettes de 12,5cm de diamètre et peuvent appartenir à la fin du XIIème comme au XIIIème siècle.

Les autres chapiteaux.

Un chapiteau monumental fut découvert en 1974 sur l’emplacement du bras sud du transept de l’église abbatiale d’où il pourrait provenir. Sa corbeille est divisée en trois étages de feuilles dentelées. Deux pommes de pin occupent ses angles. Cette pièce de conception romane peut appartenir à la deuxième moitié du XIIème siècle. Quatre autres chapiteaux similaires sont connus.

Le beau chapiteau engagé est quant à lui, décoré par d’énormes feuilles composées venant s’épanouir dans les angles. Son tailloir est mouluré d’un gros tore disposé entre deux petites gorges. Il peut être daté d’un XIIIème siècle déjà avancé.

Les autres sculptures.

La clef de vôute fut trouvée en 1974. Cette pièce de la fin du XIIème ou de la première moitié du XIIIème siècle correspond à une croisée d’ogives. Ses quatre branches sont moulurées d’un tore épais pris entre deux autres plus minces. Un motif géométrique inscrit dans un cercle orne son centre. Les statues de la Vierge, de Sainte Anne et de Sainte Madeleine sont les derniers vestiges du retable dit du Groupe de l’Assomption de la Vierge. Ce retable en stuc ornait le sanctuaire de l’église abbatiale. Commandé en 1674, il est l’oeuvre de Gaillard Bor et de son atelier.